
Introduction
Depuis son arrivée à la tête de la métropole, Valérie Plante a multiplié les initiatives positionnant Montréal comme une ville modèle d’innovation, de transition écologique et de gouvernance numérique. Mais derrière ce discours progressiste, un autre constat s’impose : la transformation de la ville en laboratoire expérimental des orientations du Forum économique mondial (WEF). Quels bénéfices réels la mairesse tire-t-elle de cette affiliation implicite à l’agenda globaliste, et au prix de quels renoncements démocratiques ?

En alignant Montréal avec les grands axes du WEF, Valérie Plante a consolidé sa notoriété au-delà des frontières locales. Participation à des panels internationaux, reconnaissance dans les cercles transnationaux, invitations à des sommets d’innovation : cette exposition valorise sa stature de leader « progressiste » sur la scène mondiale.
Cette visibilité n’est pas anodine. Elle offre à la mairesse un capital symbolique important, transformant son mandat local en tremplin potentiel vers d’autres fonctions, qu’elles soient nationales, internationales ou dans des structures affiliées aux institutions globales.

Les projets alignés avec l’agenda du WEF attirent l’attention de nombreux bailleurs de fonds, fondations privées et institutions internationales. Grâce à cette orientation, Montréal a pu capter des budgets pour des projets technologiques, des infrastructures dites vertes, ou encore des initiatives en intelligence artificielle.
Cette stratégie permet à l’administration municipale de compenser certaines faiblesses budgétaires internes, tout en s’intégrant à des consortiums influents. Mais elle implique aussi une forme de dépendance : en s’arrimant aux exigences des acteurs globalistes, la ville perd en autonomie décisionnelle.

L’intégration de Montréal dans les réseaux d’influence du WEF permet à la mairesse de s’approprier des récits dominants : ville inclusive, résiliente, verte, connectée. Cette narration séduisante masque la réalité d’une centralisation du pouvoir local et d’une perte de contrôle démocratique au profit d’acteurs technocratiques et privés.
En se présentant comme une pionnière d’un urbanisme du futur, Valérie Plante consolide une base électorale urbaine et progressiste, tout en évitant les débats de fond sur la souveraineté municipale, la vie privée des citoyens ou l’imposition de normes sans consultation.

Ce positionnement a cependant un revers. L’opacité des partenariats, le manque de débat public, les impacts sur la vie quotidienne des Montréalais (hausse des coûts, numérisation forcée, marginalisation des quartiers populaires) sont rarement évoqués par l’administration.
Le choix de faire de Montréal un laboratoire du WEF permet à la mairesse d’avancer ses projets sans résistance majeure, mais au prix d’un effacement progressif de la souveraineté citoyenne et de l’intérêt général.

En s’alignant sur les priorités du Forum économique mondial, Valérie Plante a renforcé son rayonnement personnel et l’attractivité de Montréal dans les cercles du pouvoir globalisé. Mais cette stratégie, fondée sur l’adhésion à des logiques technocratiques, s’est faite sans mandat clair, sans consultation structurée et souvent contre la volonté populaire.
Ce que la mairesse a gagné en influence, Montréal l’a peut-être perdu en souveraineté. Il est désormais essentiel de questionner cette trajectoire, de réintroduire le débat citoyen et de rappeler que l’innovation ne doit jamais servir de prétexte à la dépossession démocratique.