
Introduction
À chaque édition du Forum économique mondial (WEF), l’innovation technologique occupe une place centrale dans les panels, les discours et les rapports. Présentée comme une solution incontournable aux crises contemporaines – qu’elles soient sanitaires, climatiques, économiques ou sociales – la technologie est érigée en vecteur de transformation planétaire. Mais derrière cet enthousiasme affiché se profile une réalité plus inquiétante : l’innovation telle que promue à Davos est-elle véritablement au service de l’homme, ou sert-elle à instaurer une société hyperconnectée, pilotée par une technocratie mondialisée ?

Depuis 2016, le WEF a institutionnalisé le concept de quatrième révolution industrielle, intégrant des technologies telles que :
Code:
• Intelligence artificielle
• Robotique avancée
• Internet des objets (IoT)
• Blockchain
• Biotechnologies et génomique
• Réalité augmentée et métavers
Ce récit technologique sert de toile de fond à la transformation des économies, des modèles sociaux et même des institutions politiques, dans une perspective de pilotage algorithmique des sociétés.

À Davos, la technologie est souvent présentée comme neutre, inévitable et souhaitable. Elle devient un outil de régulation globale, permettant d’optimiser les politiques publiques, de gérer les flux humains, les ressources, la santé ou le climat.
Mais cette vision technocratique repose sur une logique de dépossession : la décision humaine est remplacée par l’analyse des données, la souveraineté populaire par les recommandations algorithmiques, la démocratie par la gouvernance automatisée.

L’innovation technologique défendue par le WEF inclut des dispositifs de surveillance permanente sous couvert de sécurité ou d’efficacité :
Code:
• Passeport vaccinal numérique
• Identité numérique globale
• Tracking environnemental personnalisé
• Paiements et portefeuilles numériques centralisés
Ces outils visent à encadrer les comportements individuels dans le cadre d’une économie « durable » ou d’une « santé préventive », mais ouvrent la voie à des formes de contrôle social inédites, incompatibles avec les libertés fondamentales.

Le WEF s’appuie sur les grandes firmes du numérique pour déployer ses projets : Microsoft, Google, Amazon Web Services, Meta, etc.
Loin de promouvoir une innovation décentralisée ou citoyenne, Davos renforce un écosystème de dépendance technologique où les États deviennent des sous-traitants des grandes plateformes et les citoyens, des objets de données.

Sous son vernis futuriste, l’innovation technologique promue par le Forum économique mondial n’est pas un simple moteur de progrès, mais un outil de restructuration globale des sociétés humaines.
Il ne s’agit pas de rejeter la technologie, mais de questionner l’usage qui en est fait, par qui, et dans quel but. À Davos, l’innovation devient un levier de gouvernance, de surveillance et de transformation anthropologique. Face à cette dérive, les peuples doivent exiger une maîtrise souveraine de la technologie, fondée sur l’intérêt général et non sur l’agenda des élites globalisées.