

Durant la crise du Covid-19, l’alliance entre les grandes firmes pharmaceutiques — souvent désignées sous le terme générique de Big Pharma — et le Forum économique mondial (WEF) a joué un rôle déterminant dans la promotion de la vaccination à grande échelle. Si la vaccination a représenté un outil de réponse rapide à une crise sanitaire majeure, elle a également révélé des mécanismes d’influence opaque, de concentration du pouvoir décisionnel, et de marginalisation des contre-pouvoirs scientifiques ou démocratiques. Le rôle joué par ces acteurs dans la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale accélérée, parfois imposée, soulève des interrogations profondes sur la gouvernance sanitaire mondiale.

Le Forum économique mondial compte parmi ses membres et partenaires stratégiques plusieurs grands groupes de l’industrie pharmaceutique : Pfizer, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson. Ces entreprises, présentes à Davos, bénéficient d’un accès privilégié aux décideurs politiques, aux chefs d’État et aux organismes multilatéraux.
Le WEF a ainsi servi de caisse de résonance pour promouvoir les solutions vaccinales comme réponse principale — voire exclusive — à la pandémie. Les laboratoires ont pu y défendre leurs stratégies, influencer les calendriers sanitaires, et préparer le terrain pour des politiques publiques alignées sur leurs intérêts.

À travers ses publications, forums et groupes de travail, le WEF a activement promu la nécessité d’une vaccination mondiale rapide, arguant qu’elle conditionnait la relance économique, la mobilité internationale et la stabilité sociale. Ce récit a contribué à légitimer les politiques de passe sanitaire, voire de vaccination quasi-obligatoire dans plusieurs pays.
Si les vaccins utilisés reposaient sur des technologies nouvelles (notamment l’ARNm), en phase d’autorisation conditionnelle, cette précaution réglementaire a été minimisée au nom de l’urgence. La critique ou la prudence scientifique a été marginalisée, et les voix dissidentes ont souvent été exclues des débats tenus à Davos ou dans les structures associées.

Le WEF a soutenu l’idée d’une architecture sanitaire mondiale plus centralisée, interconnectée, et fondée sur des systèmes de surveillance numérique. Ce modèle, qui inclut l’adoption de certificats sanitaires, de plateformes de données biomédicales et de plans de vaccination universels, correspond aux intérêts commerciaux de Big Pharma, qui cherche à pérenniser un marché global de l’immunisation.
Des partenariats comme ceux entre Pfizer et la Fondation Gates, également influente au sein du WEF, ont renforcé ce cadre d’action dans lequel la vaccination devient une norme de gouvernance, et non une décision médicale contextualisée.

Le rôle conjoint du Forum économique mondial et de Big Pharma dans la stratégie vaccinale mondiale du Covid-19 illustre une dynamique de capture d’agenda où les choix sanitaires sont conditionnés par des intérêts industriels et financiers. La mise en avant exclusive de la vaccination, au détriment d’approches alternatives, associée à des dispositifs de contrôle sanitaire, révèle un modèle technocratique qui tend à écarter les principes de prudence, de débat scientifique ouvert et de souveraineté individuelle. Cette expérience doit inciter à une réévaluation des mécanismes de gouvernance sanitaire, afin de garantir un équilibre entre efficacité, transparence et responsabilité démocratique.