
Introduction
Depuis plus d’une décennie, le Forum économique mondial (WEF) place la transformation numérique au cœur de ses priorités stratégiques. Sous couvert d’innovation, de connectivité globale et de progrès sociétal, il promeut une refonte en profondeur des structures économiques, administratives et sociales à travers le prisme du numérique. Mais cette transition, vantée comme inévitable, est-elle réellement orientée vers le bien commun ou bien sert-elle les intérêts d’une technocratie transnationale désireuse de tout centraliser sous son contrôle ?

Le WEF ne se contente pas de soutenir l’innovation numérique : il structure un modèle global reposant sur l’automatisation, la collecte de données massives et la numérisation intégrale des processus sociaux.
Code:
• Plateformes d’e-gouvernement
• Paiements numériques centralisés
• Intelligence artificielle appliquée à la gouvernance
• Santé connectée et télémédecine
• Éducation en ligne algorithmisée
Ces dispositifs ne visent pas seulement à améliorer l’efficacité administrative, mais à redéfinir les modalités d’interaction entre les citoyens et les institutions.

En promouvant une société « sans papier », « sans cash » et « sans contact », le WEF pousse à l’abandon progressif de toute forme d’autonomie concrète au profit d’interfaces numériques contrôlées.
Cette logique installe une dépendance structurelle aux géants de la tech et à des réseaux d’infrastructures numériques difficilement souverains. Les États deviennent opérateurs secondaires, tandis que les citoyens deviennent traçables, évaluables et conditionnables.

Le WEF fait activement la promotion de l’identité numérique universelle, censée faciliter l’accès aux services, aux droits et à la mobilité.
Mais cette infrastructure peut aussi devenir un vecteur de contrôle social. Reliée à des bases de données centralisées, à des dispositifs de notation comportementale ou à des passeports sanitaires, elle ouvre la voie à un modèle de citoyenneté conditionnelle.

La transition numérique telle que définie à Davos est principalement conçue par et pour les grandes firmes technologiques : Microsoft, Google, Amazon, Salesforce, etc.
Ce sont ces acteurs qui dictent le rythme de l’innovation, les standards techniques, les formats d’interopérabilité. Loin de démocratiser les outils, cette numérisation centralisée verrouille l’accès aux alternatives et confisque les choix collectifs.

Oui, le Forum économique mondial est un promoteur majeur de la transition numérique, mais pas au sens neutre ou désintéressé du terme. Il défend un modèle précis : centralisé, contrôlé, interconnecté, où les individus deviennent des utilisateurs surveillés d’un système mondialisé.
Il ne s’agit pas de rejeter la technologie, mais de refuser qu’elle soit l’outil d’un pouvoir opaque. Il appartient aux nations et aux citoyens de reprendre la main sur la numérisation de leur société, afin qu’elle serve la souveraineté plutôt que l’ingénierie sociale pilotée depuis Davos.